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Que la poisse commence!

28 Février 2016, 21:33pm

Publié par Féli-icie

Après une semaine à -1° degrès dans les nuages, je me rends à ma séance de sport.  Pour la première fois en neuf ans, je partage celle-ci avec deux personnes valides. Même s’il va certainement falloir un peu de temps pour rentrer en communication, je trouve cela plutôt cool d’être plusieurs à endurer, et pour le portefeuille, c’est « Blabla entrainement physique » ou presque.  . . Chacun place ses priorités là où il le souhaite, n’est-ce pas ? C’est aussi çà la liberté !

Durant toute l’enfance, j’ai « bénéficié » d’un panel de rééducations assez controversé.  Entre un corps qui à la fois, se retrouvait inhibé par maintes paires de membres, et qui de l’autre côté, était « jugé » pas très utile au travail et à l’évolution, il y avait de quoi avoir la tête qui tourne !  Avec tout mon respect pour les rares personnes qui ont contribué à mon devenir.

J’ai donc quitté la lassitude « maladive » de certains kinés pour découvrir le monde de l’exigence par « l’excellence ». Bien sûr, il ne s’agissait pas de m’inscrire à un club handi-tennis ou encore à celui d’handi-basket mais de travailler en profondeur avec quelqu’un dont le maître mot est de « faire ‘’avancer’’ quelque soit la condition dans laquelle nous sommes », d’individualiser les besoins et non plus de les formater en fonction de la catégorie du pathos.  Depuis et malgré une longue période d’adaptation ; pour maintenir un minimum de capacités, mieux vieillir, soulager mes douleurs et m’apporter un simple bien-être, je ne quitte plus le vélo, ni même le rameur et encore moins la partie « étirements-décontraction » qui bien le moment apprécié, ne manque jamais de me faire crier. . En silence !

Requinquée, je reprends le minibus adapté qui a été peint en bleu clair avec un magnifique fauteuil roulant en guise de soleil – « Ne soyez pas tristes, nous sommes là pour rendre vos déplacements plus faciles ! » -, avant de m’apercevoir que je suis en groupage. Cela signifie que je suis avec plusieurs personnes.  Ici, je connais cette tournée par cœur qui selon moi, n’est sans queue ni tête. De la campagne où je me situe, nous allons nous rendre à l’entrée de ma ville ; puis faire une belle boucle dans l’agglomération. Après une heure de trajet et une dizaine de kilomètres initialement prévue, j’arriverai enfin à la casa. Bien que la musique ait remplacé « Les Grosses Têtes » nauséeuses de Philippe Bouvard, je demande au conducteur de me décharger à la prochaine dépose minute.

Vitesse 4, « Roule ma poule » ! Je m’arrête un instant et me dépêche de démarrer ma musique. Il ne faudrait pas que je m’attire quelconque automobiliste alors que je suis « calme ».  Cent mètres plus loin, le côté gauche arrière de mon siège semble s’affaisser. Je regarde. Pneu à plat. « Non, non, pas maintenant ! » Toujours en espérant qu’il n’y en est pas un qui sorte de sa bagnole laissant derrière lui une file d’attente de cinéma aussi longue que celle d’un samedi soir, je persévère. Mais au moment de traverser et de remonter sur les quais, je ne peux plus. Je m’obstine mais ça patine ! Un homme patientant à un arrêt de bus vient me proposer de l’aide.  « Vous n’avez pas de roue de secours ? » « Ah non, ça n’existe pas encore ! Voyons Monsieur, c’est plus drôle de se payer le coût du matériel, puis celui de la main d’œuvre que d’être dépannée sur le tas. » Le contact s’opère ! Il s’isole pour passer un coup de fil. « A l’hôpital ? » Parviens-je à penser.  Mais non au réseau de transports en communs pour savoir si le prochain véhicule est accessible. Pour une fois, je laisse faire.  Même si je ne manque pas de lui faire remarquer que vu la hauteur du trottoir et connaissant celle des bus, il est peu probable que je puisse monter. « Ne vous inquiétez pas, ça va passer.  . . » Effectivement de manière légèrement bancale, c’est passé ! La chauffeuse lui demande s’il m’accompagne. De nouveau j’accepte ou presque. Quelques instants plus tard, elle saute de son strapontin et cette fois, s’adresse à moi pour savoir à quelle station il m’est préférable de descendre. Sur quelques notes d’humour, ma bonne étoile du jour fait le reste du chemin avec moi, tandis que ma « berline » s’est remise à fuser, juste l’espace d’un instant.

Je me précipite alors à téléphoner au garagiste.  Celui qui contre une pièce de deux euros ou pas, redonne un coup de pompe à mes pneus. Habitant juste à côté de « chez lui », j’aimerai juste qu’il vienne pour savoir si c’est dégonflé ou carrément crevé afin de me décider sur la démarche à suivre. Evidemment, j’avais oublié qu’on était en province ici. Après le quatre heures, c’est la débauche – du moins pour beaucoup.  Mais la secrétaire prend note.  « Promis, on vous rappelle demain et ne vous inquiétez pas, on laissera sonner plusieurs fois, histoire que vous ayez le temps de vous décrochiez... » Une semaine plus tard, ne pouvant bouger d’un poil de mon appart, j’attends toujours. . . Enfin non et heureusement.  

 

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G
A voir votre vidéo cela donne envie de se mettre au sport en musique!
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