"Je vois trop/beaucoup par le handicap".. . ?
Lui, c'est moi, c'est lui
Ce n’est pas parce-que je vis avec un handicap, que j’y pense 24/24
Ce n’est pas parce-que que je me confie (rarement) sur mon handicap, qu’il est mon problème N°1
Ce n’est pas parce-que j’explique , parfois avec beaucoup de précisions, les difficultés engendrées par mon handicap que je ne vois que par lui
Ce n’est pas je me révolte de l’absurdité, l’infantilisation, et de la discrimination, que je suis une éternelle révoltée qui éprouve définitivement une aversion envers « l’ami valide »
Ce n’est pas parce-que je travaille « pour le handicap » que cette situation est exposée dans mes contenus, à chacune de mes phrases. Je bosse justement pour normaliser le regard, et pour une posture plus juste à notre égard, notamment dans l’aide à la personne
Ce n’est pas parce-que je parle assez ouvertement des difficultés rencontrés avec les auxiliaires que je victimise ma situation
Ce n’est pas parce-que chaque effort me coûte en temps, en énergie, et en douleurs , en ayant parfois, oui, besoin de le dire, qu’on m’entend gémir tous les quatre matins à l’autre bout de la rue
Ce n’est pas parce-que j’écris autour du handicap, que je me ferme à d’autres sujets
Alors oui, le handicap et ses dessous, j’en parle, surtout à des personnes estimée de confiance. J’en parle parce-que lui, c’est moi, c’est lui. Nous sommes autant dissociables qu’indissociables l’un de l’autre. Comme dirait une amie chère. Je lui suis aussi soumise, qu’il m’est soumis. Il est autant mon moteur que mon ras le bol sous-jacent. Autant mon indifférence que « allié ». Il nous est bien difficile de placer le curseur entre les gens qui le conscientisent trop, au point de ne voir que lui ; et ceux qui préfèrent le laisser de côté, au point de ne pas prendre en considération ses entraves. Tout comme, il peut nous être complexe de placer le curseur entre nous. Parce que lui, c’est moi, c’est lui !
Merci
Félicie Gatinet-Pénau, le 31/01/23