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Pauvres aidants!? Remettons les choses à leur place. . .

24 Août 2019, 10:22am

Publié par Féli-icie

Pauvres aidants!? Remettons les choses à leur place. . .
Ce genre de pubs m'exaspère! Puis-je dire "au plus haut point"?
 
Bien que je sois parfaitement consciente que le rôle des aidants est éprouvant, voire "épuisant", comme le prône très largement cette pub; on ne cesse de mettre en avant cette charge morale qu'engendre celui-ci, Mais on ne parle jamais de la charge morale/mentale qu'engendre la dépendance à l'autre quand on est en situation de handicap physique et parfaitement autonome (autonomie = capacité totale de gérer mentalement sa vie par l'intermédiaire de gestes d'un tiers, j'vous la fais courte, hein!? ^^). Pourquoi?  
 
Parce-que ça dérange trop de savoir qu'une personne limitée dans son corps, puisse être complètement gestionnaire de sa vie, donc qu'elle puisse aussi, être épuisée par ces situations d'aide, dont la qualité est souvent médiocre. Voyons, nous sommes trop bien reconnus comme assisté et confortablement servis, alors pourquoi changer le regard? Ca arrange trop bien la société de nous reconnaître comme des poids lourd.
 
Pourtant, aujourd'hui, je le crie, et au nom de nombreuses personnes handicapées qui, je sais, partage aussi cette vision: la gestion du quotidien est certes, une source de grandes satisfactions, mais c'est aussi , une source d'épuisement quasi-permanente. Oui, la relation de dépendance physique à l'autre peut-être épuisante. Oui, l'aidant peut nous gâcher toute une journée, voire plus - parce-que, lorsque nous sommes obligée de tout faire faire, ou quasiment tout, et que la qualité et le coeur n'y sont pas, ça peut vite devenir très frustrant, Angoissant, voire déprimant. Et non, l'aidant n'est pas une âme charitable. Arrêtons avec cette vision! Il peut facilement juger, critiquer les autres personnes aidées ; il peut aussi manquer considérablement de patience, d'écoute, d'empathie, de prise de soin. C'est limite nous qui nous nous retrouvons à sa place, et endossons un rôle "psy" - bien que je n'éprouve pas le besoin de me confie à lui. Souvent, il fait juste ça pour l'argent, parce-qu'il n'a pas d'autres choix. En huit ans de vie à domicile et sur 200 auxiliaires (environ), j'ai vu peu de gens passionnés par leur métier. "Simplement", parce-qu'on ne leur apprend pas ce que c'est "d'accompagner quelqu'un". Une mission qui, pourtant, pourrait être très belle si on savait lui donner de la valeur.
 
Mais avant de parler de revalorisation de leur métier et de leur salaire, peut-être devrions-nous nous attarder sur une meilleure formation proposée en terme de savoir-être et de bienveillance?
 
Alors voilà, nous aussi, avons mille raisons de craquer face à l'aidant.
 
Quand est-ce que nous serons reconnus aussi à juste titre?
La maladie, le handicap, ou encore la vieillesse ne font-il pas parti de la vie pour qu'on puisse voire l'aide apportée comme quelque chose de normal , mais comme une richesse, et non comme un fardeau?
Et la Douleur des personnes dépendantes, on y pense?
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