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"ELLE voyage seule?" [suite et fin]

5 Février 2019, 19:38pm

Publié par Féli-icie

 

En mode retour. Le transport adapté * est assez en avance ! Vite, vite, mes petites nièces ont quelque chose à me donner. Il attendra bien un peu. « Au-revoir petite bulle pleine d’amour et de bienveillance. »  Ma sœur m’accompagne au véhicule avant de prendre le sien pour me rejoindre un peu plus tard à l’aéroport . Sentant que la communication risque d’être tendue, je lui demande alors de bien dire au chauffeur qu’il n’y a pas de souci, qu’une fois déposée je me débrouille seule.  Deux prestataires pour le prix d’un !? En général, quand c’est comme ça, je peux être quasiment certaine que la parole ne me sera pas adressée, ou alors très brièvement. Je comprends vite que la deuxième personne est en formation. Mais  visiblement, c’est déjà « l’amour fou » entre eux deux ! Le conducteur fini tout de même par me lâcher : « Il fait beau hein !? » . Aller cinq minutes de débat « météo » garantie , waouh ! Au début, on  me répond « gaga », je m’en agace, ils en parlent entre eux. Je roule certainement des yeux , puis,  je fais exprès d’employer du vocabulaire légèrement plus soutenu. Eh oui, Madame, Monsieur, j’en ai quand même un peu dans le ciboulot. Leur ai-je coupé la chique ?

 Me déposant, ils cherchent des yeux MON ACCOMPAGNATRICE. Grrrrrrrr. « C’est bon, vous in-quiè-tez pas, j’me dé-broui-lle, j’suis au-tonome, elle arrive, j’ai l’habi-tude .  . . » Que c’est épuisant de toujours se justifier. « Bon bon ok ! » Guette toujours le chauffeur. Je rentre dans l’aéroport, et reste dans les parages, histoire que nous nous retrouvions facilement avec ma sœur. Ceci étant dans un tel lieu de passage, je ne sais rester statique. Quand au bout de dix bonnes minutes, le mec revient. C’est à peine croyable.  Pendant tout ce temps, il n’a fait que s’assurer que quelqu’un vienne bien me prendre par la main !? « Bah alors, elle est où votre sœur ? » Et moi,  elle est où ma crédibilité Monsieur ? Là, je commence à vraiment m’énerver.  Il ressort, mais après quelque minutes, son véhicule est toujours là. Je sors à mon  tour, et vais le voir. Il est au téléphone, avec le bureau (sa hiérarchie) et s’interroge sur le fait qu’il ne peut pas me laisser seule comme ça, quand même ! ? Je suis hors de mes gongs, donc évidemment, je fais pire que mieux. Je montre quand même de la « bonne volonté », en leur proposant d’appeler ma sœur. Si ça peut les rassurer.  . . En vain.  La conductrice en formation tente de me dire que c’est la procédure. Quelle procédure ? Ai-je l’air si débile que ça ?  On finit par me passer le bureau. De nouveau, j’explique tant que mal ma situation. Le combiné est repris : « Bon, je ne comprends pas trop, mais tu ne peux pas rester  là indéfiniment. Donc tu pars en lui disant de bien rentrer dans le hall.. . ».  Et d’attendre bien sagement,  c’est ça ? Je rêve. Et ça s’appelle du service à la personne handicapée ?

« Oh ma sœur ! Si tu savais.  . . » L’heure du départ. Le ventre se noue de plus en plus. Elle m’aide à grignoter un p’tit truc, puis, nous nous posons sur le grand  espace PMR (personne à mobilité réduite) qui nous est offert, et où des sigles « handicaps »  ont été cousus sur les sièges. « Pas touche à ma place ! » Ou : « Si vous cherchez un handi, il est là ! » Oh un défilé de Mesdames et Messieurs Saphir nous passent sous les yeux ! Avec leur fauteuil vide, ils cherchent PMR idéales. Visiblement, le club des PMR troisième âge les intéressent beaucoup plus. C’est la région ici. . . Petite jeune à mobilité réduite cherche accompagnateur de rêve : « C’est celui-là ? Oh non, j’espère pas. Et celui-ci ? Si seulement. . . Bon bah, ça sera le ptit dernier. ». Pas mal, cool, normal. La prise en charge rapide jusqu’au portique de contrôle où une dame m’accueille : « Allez, c’est parti pour des papouilles, hihi… » « Euh, pardon ? » « Bah quoi, les petites mamies aiment bien quand je leur dis ça. C’est bien, vous savez bien vous pencher, bravo ! » Oh ce n’est pas vrai. L’hôtesse finira par s’apercevoir qu’il ne faut pas se la jouer gâteau avec moi. Ici, l’attente se fait longue, d’autant que je vois ma dou’ceur rester de l’autre côté de la « ligne » pour checker la vérif de fauteuil.  Je finirai par lui dire qu’elle peut y aller. A L’aéroport de Nice, le matériel médical est comme membre de la Mafia. Je m’attends à  voir arriver la brigade cynophile, mais non ! Pas de stupéfiant. Pas d’arme. Pas de bombe. Tout est ok. Les batteries sont bien en gel hein ? » Finit-on par me crier. Combien de fois vais-je le répéter ?

Cette fois, j’embarque assez rapidement. Comme d’habitude , je suis placée côté couloir – en cas d’évacuation, il parait que c’est mieux, surtout que si le cas, on clamse tous. Dans les airs, tous dans le même bateau ^^ ! Pour l’instant,  personne sur le siège du milieu. Et au bout , une jolie jeune femme à la class Parisienne : J’adore ! Aller, je finirai bien par y arriver. L’avion est bondé. Soudainement, une septuagénaire s’arrête. Tant bien que mal, je pivote d’un quart de tour pour la laisser passer, quand elle lance à son mari qui va s’installer juste derrière : « Ouh,  elle n’a pas l’air commode. » . Ca tombe bien, j’étais en train de penser dire la même chose. Eh oui Madame, je n’ai pas la parkinson de votre mari, mais c’est tout comme. Après avoir demandé à l’hôtesse de l’informer sur ma situation, elle finira par se détendre. Entre nous, de faux sourires s’échangeront pendant le vol.

 

Tout est bien qui fini bien ! Mon arrivée à Paris se passe en douceur. Je panique légèrement de ne pas voir arriver  mon fauteuil « aussi vite » que d’habitude. « Mademoiselle G******* ? » Demande le chauffeur du bus d’Air France. Ah ça fait plaisir ! Mon coup de pression de la veille aurait-il servi !? Bon , la place pour me caser avec mon fauteuil est assez étroite. Je suis perchée à quatre mètres de hauteur ; mes deux roues avant sont encore sur l’élévateur,  quand l’arrière de mon fauteuil est déjà dans le bus : tout çà PORTE OUVERTE ! Je resserre tout, je gère. Pendant tout le long du trajet, nous discutons. Je raconte notamment mon aventure de l’allée au conducteur qui m’explique le fonctionnement de la mise en accessibilité sur leurs véhicules. Le manque de personnel formé, les changements de planning de dernière minute, etc, etc. Je comprends. Mais cela est il une excuse à la non prise en charge, en temps et en heure, d’une personne en situation de handicap qui minutieusement, a préparé son voyage en amont ?

Ma lettre de réclamation payera !

  • Transport adapté : Dans chaque grande ville, un service de transports adaptés existe, il est au prix d’un transport en commun. Contrairement aux taxis adaptés qui eux appliquent les tarifs de taxis traditionnels.
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"ELLE voyage seule?" [suite et fin]
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A
For anyone who is not certain the place to begin, merely get just one along with test it out.
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