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Le coin des ptites anecdotes [suite]

22 Septembre 2018, 06:06am

Publié par Féli-icie

4/06/2018
 
"Après trois ans sans soins, Mademois'Elle se rendit chez un énième dentiste, non sous une certaine appréhension. Il lui avait pourtant été recommandé par une personne de confiance. A son arrivée, Elle dû compléter un questionnaire de santé dans lequel celle-ci expliquait clairement sa situation. Très vite, Mademois'Elle s'aperçue que les choses avaient été parfaitement comprises. Une fois, le contrôle terminé, un soin devait lui être prodigué. C'est alors, qu'elle fût ficeler ses jambes à ses cales-pieds par sa copine qui quelques instants plus tard, lui maintenait la tête de toutes ses forces. Mademois'Elle serra fort les poings avant de caler ses bras sous ses jambes. Sur des airs de classique, un joyeux dialogue/monologue commençait:
"- Ca va?
- Très bien. " Tant bien que mal, la fraise était tout juste en train d'être passée. Mademois'Elle se contrôler un max.
" Si tout le monde pouvait me dire ça. . . Allez courage! Euh, c'est pour moi que je le dis évidemment. . ."
Alors que Mademois'Elle devait impérativement garder la bouche ouverte au rythme de ses contractions irrépressibles, elle fût prise d'un fou-rire , vite ravalé. Sa mâchoire allait vraiment finir par se déboîter.
Elle entendait de temps à autre, le docteur reprendre une grande inspiration. Qui est-ce qui dégoulinait le plus?
 
- Merci de m'avoir permis de me dépasser
- Merci à vous d'avoir accepté de me soigner; si tous les dentistes pouvaient être comme vous, profondément humains. . ."
 

5/06/2018

Mettre précisément 45MN hier soir, à retirer le satané bouton d'une chemise, au point d'en attraper des sueurs froides/chaudes, et t'entendre dire ce matin que ton croissant au jambon est trop dur à couper, qu'on ne va pas y arriver, t'as juste envie d'exploser de rire, même si aujourd'hui, tu tends plus vers l'agacement qu'autre chose.; . . Souriez c'est permis!
 
26/08/2018
 
De bon matin, alors que j’étais paisible dans mon parc favori – le truc que j’adore -, une dame fait le tour de l’arbre sur lequel, je me ressourçais – ça faisait si longtemps - et m’aborde :
 
- Vous avez un bon chien là !? Il vous surveille bien hein !?
- Non, il me surveille pas ! Répond-je d’un ton hostile.
 
La fleur de peau de ces derniers jours resurgit, tout mon corps et ma voix en prennent pour leur grade et évidemment, je demeure , par ces tensions soudaines, difficilement compréhensive.
Et voilà que cette septuagénaire, attrape, sans rien me dire, le mouchoir posé sur mes jambes, et essuie ma bouche. Le geste qui tue.
 
- C’est où chez vous ? Vous êtes toute seule ? Pourquoi vous êtes toute seule ? C’est où chez vous ?
 
Je perds de plus en plus le contrôle, donc ma crédibilité. Il y en a marre de se justifier continuellement. Pourtant, je m’obstine à vouloir lui faire comprendre ma situation. C’est pire que tout. Elle finit par reculer, se dirigeant vers la sortie, mais ne cesse de se retourner, certainement inquiète de ne pas voir mon tuteur arrivé. A moitié en colère, je laisse mon doux moment suspendu et repars.
 
#J'ai encore du travail. Le monde a encore du travail.
Il est stressant !
Si je suis arrivée ici, ce n’est pas par hasard. J’ai un jean’s et des baskets propres, j’ai les cheveux démêlés. . .
Laissez-moi là où je suis ! Et merci de respecter la distance sociale. Ma situation, et mon apparence lunaire ne vous donnent pas tous les droits.
Piqûre de rappel sur le détachement et la non-fixation ?
Pardon mon amie la sève !
Envie crier « Je suis ! »
Je vais bien maintenant

9/09/2018

Pour se rappeler comme la vie peut-être si légère :
UN grand père confirme à son petit fils de quatre ans, l'emmener au toilettes :
- Non ce n'est pas aux toilettes qu'on va,, c'est au petit coin!
- Oui au petit coin si tu veux.
- Oui oui, c'est au petit coin qu'on va Papy.; . .
 
JE FONDS
 
16/09/2018
 
Ah ces gens que tu croises une fois , et qui au bout de la deuxième fois, pensent que la relation est créée - entre temps, ils t'ont hélé un bisous aux abords de leur voiture.
Aujourd'hui, c'est typiquement ce qu'il s'est passé avec une dame. Pour la deuxième fois, elle me hèle de l'autre côté du boulevard. J'ai un rdv et je suis limite au niveau temps. Elle commence à vouloir m'embrasser. Un peu sur la défensive, j'exerce un mouvement de retrait comme je peux - je n'allais tout de même pas m'enfuir. UN bisous volé alors? Je fais la mou, ce qui chez moi, n'est pas trop difficile^^!
Elle commence à me raconter ses malheurs , accident de voiture, vertèbres pétées, minerve; elle a bien failli y passer .. . "Ma pauvre!" Lui exclame-je. Que pouvais-je lui dire d'autres au bout de deux maigres conversations? "Oh ce n'est pas moi 'la pauvre'. Tu sais, je prie tous les jours pour toi, pour que tu guérisse". Oh non ce n'est pas vrai, pourquoi est-ce que certaines personnes s'obstinent à vouloir me guérir de quelque chose qui fait juste partie de mon identité? Que connaisse t-elles de moi pour me tenir de telles avance? Si elles savaient comme l'action 'marcher' est la dernière de mes préoccupation. "Je n'ai pas besoin de ça vous savez". "SIsi, tu verras, on reparlera". Grrr!
Je n'ai ni la patience, ni l’indulgence, et encore moins, le temps pour prendre des pincettes. Je suis au bord de l'énervement, mais parviens quand même à me maîtriser +++, donc à être audible. Depuis quelques temps, ma voix s'expulse beaucoup mieux, même avec le facteur émotionnel. N'est-ce pas là un essentiel? Un essentiel qui signifie un certain nombre de choses. Je lui sors vite fait un de mes éternels discours, en lui précisant en gros, qu'handicap et promiscuité ne sont pas synonymes. Elle fini par s'excuser et reprend le ton du vouvoiement. Nous nous souhaitons bon courage!
 
#Je ne donnerai pas suite à ses espérances
"Les gens ne te connaissent pas, il faut les comprendre!"
Parfois , j'en ai juste assez de faire semblant d'accepter, de comprendre, d'être indulgente et gentille. Parfois, j'ai juste envie de leur rentrer dedans.
Si je ne me laisse pas faire, c'est que je tiens à ma vie et sa dignité
Les belles rencontres du boulevard existent quand même
 
16/10/2018
 

Monsieur SweetDog venait certainement de l’Est, vivait à la rue depuis des années, et s’en sortait comme il pouvait. En plein hiver, il jonglait avec le feu, aux quatre coins de la ville. Parfois, seuls ses deux chiens somnolaient devant ses tours  de lumière. Son plus vieux compagnon me faisait bien de la peine avec son poil défraîchit et rêche que devait renfermer des centaines de puces. Au gré de mes itinérances, il m’arrivait de les perdre pendant des jours. Puis, je finissais par les revoir, frigorifiés au bord d’un trottoir. Monsieur  SweetDog toujours le sourire aux lèvres, me disait avoir pu dormir chez une amie, puis chez une autre, histoire de quelques nuits. Quand mon portefeuille comptait suffisamment de monnaie, je courais à la grignotine lui prendre un casse-croûte. Ainsi, je participais concrètement à sa quête, sous le regard parfois fusillé de certains passants. Avec Monsieur SweetDog l’échange pouvait être ardu, mais toujours nous finissions par nous comprendre. Sur les grandes lignes. Du jour au lendemain, je ne l’ai plus revu. De temps au temps, sa présence me revenait en mémoire. Quelle avait pu être sa destinée ?

Il est un peu plus de 16H quand sur mon boulevard quotidien, je vois au loin Monsieur SweetDog. Ca fait presque un an. Je laisse mon travail, mes soucis de côté pour m’abandonner totalement à cette instant surprise.  Je suis tellement contente . il a l’air en si bonne forme et a pris l’embonpoint qu’il devait prendre. Tono 15 ans est toujours là, et a visiblement un nouveau petit copain de jeu. Monsieur SweetDog me raconte vivre à la campagne maintenant, il a une copine et revoit ses enfants dans les règles de l’art. J’en ai presque les larmes aux yeux. « Et moi écris-je toujours ? »

# Ces rencontres qui font juste du bien, et déroutent parfois le court d’une journée

# Bon vent Monsieur SweetDog

20/9/18
L'anecdote qui va suivre n'est pas triste (non), il relate simplement d'un petit challenge relevé et à relever, si toi aussi, tu veux rire de toi; :
 
14H, tu te décides à déjeuner. Tu prends ton tupperwarre au micro-ondes (depuis un mois et demi, tu fais super gaffe à ne pas renversé celui-ci sur tes jambes = self-control). Tant bien que mal, tu parviens à mettre le plat dans ton assiette; tant bien que mal, tu parviens à l'ouvrir - ici, ce n'est pas une question de force, mais de précision et de préhension! C'est parti pour un petit coup de bras articulé (photo ci-dessous). Hummmmm, une, deux, trois cuillères, ton repas est bel et bien passé. Que faire dans ta situation? Courir à ton épicerie familière du coin, en espérant qu'il est un sandwich avec de la baguette, bien compact - Eh oui même à la main, tu ne peux manger "n'importe quoi"! Manque de pot, ton épicier n'a que des sandwich pain de mie sous vides - beurk! T'hésites. Tu prends quand même. Tu verras bien. Chez toi, tu t'empresses à percer le paquet comme tu peux - Ciseaux? Couteau? OUIII! Tu frôles le sandwich du bout des doigts et tu sens que celui-ci est particulièrement mou: "Ca va être chaud bouillie!" Plan C? Le verser dans ton assiette où tu as réussis à virer le tupperware ouvert, sans en foute partout^^! Plan D, ? Tu ne vas quand même pas choper l'intégralité de ton sandwich dans ta petite cuillère carrée, avec l'espoir de le manger sans aucune chute? et la technique de la pizza sur le plan de travail? Ton club s'est bien placé; tu peux y arriver; tu peux le gober par bouchée, sans y mettre les mains ou très peu. Tu te dépêches pour ne pas perdre le contrôle. Et goaaaaaaaaaaaaaaaal!! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !
 
# juste ma vie
# adaptation constante
# cette écriture m'a bouffé trois fois plus de temps
# un petit pas est un grand pas
# toi aussi, essaie, mais sur des airs de rock'nroll, tu verras, c'est bien :p
 
29/10/18
 
- Vous comprenez, nous devons être sûres que vous pouvons vous accrocher à quelqu'un en cas d'évacuation.
- Euh, entre nous Monsieur, si accident il y a, je pense que les premiers à m'évacuer seront les pompes funéraires. Et puis franchement, Que je sache ou non m'accrocher, ne doit pas changer grand chose dans un tel mouvement de panique.
 
# Aller air France, remplissez nous un avion de tétraplégiques
# Qu'est-ce qu'ils peuvent être drôles ces services d'handicapés
# Si déjà tu fais quick, alors rapidement, tu peux faire quick-quick
# Dans les airs, tous dans le même bateau Duchmoll
 
04/01/19

 

Quand tu ne parviens plus ou très peu à appuyer sur tes jambes lors d'un bête transfert (ex : fauteuil -toilette ), à cause de douleurs aiguës dans tes jambes et qu'en deux-deux, t'as l'impression de sortir d'un sauna tellement tu douilles, tu te dis que la mise debout va bientôt te lâcher. Mais tu luttes encore et encore parce-qu'avec un peu de mental, tu t'obstines à reculer l'instant où quelqu'un t'assisteras de nouveau, dans la plupart des gestes que tu accomplis déjà par lutte mais par CHOIX.
 
Parce-que l'infirmité motrice cérébrale n'est certes pas une maladie évolutive, mais nos raideurs, nos contractions, nos mouvements involontaires engendrent déformations, douleurs, usure des articulations, fatigabilité, donc une vieillesse précoce du corps.
Parce-que la vie dans un fauteuil mon pote, ce n'est pas Bob Marley à son reggae^^!
 
Parce-que rien n'est dramatique, tout n'est que réalité.

 

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