"Nos étoiles contraires" John Green - La fenetre de feg

Ma sœur monte à la maison : « Fél, t’es où ? - Là !  - Où là ?  Bah là !  » Vu l’exercice qui me tenait en position verticale, la tête fléchie et seulement en appui sur mes deux pieds, il m’était difficile d’être plus explicite. « Ca va ? -  oué… - Non, ça ne va pas ?! » Inutile de lui faire un dessin, elle connait par cœur mes intonations d’humeur : colère, tristesse,  agressivité,  fatigue, joie,  angoisse.. .  Incollable à ce type de décryptage  ou presque .

Enfin devant le lavabo, j’ouvre ma bouche et l’a regarde, le visage légèrement livide : « t’as pas vu en bas sur l’évier ? » Je l’avais déposé bêtement, ouvert à la 330ième page,  sans même pouvoir y écrire d’une plume légère – comme toujours,  je peux en rêver – « fin triste mais magnifique roman, merci Sœurette. »   La nuit qui a suivi cette Fin, j’ai eu froid, j’ai eu chaud, je ne cessais de me dire : « putain de vie, on est si peu de chose sur cette terre qui finira par tous nous engloutir.. . » - Le genre de réflexion que tout le monde se pose en pleine crise existentielle, sauf que je n’étais pas en pleine crise existentielle. Ils m’hantaient. Et Hazel, qu’était-elle devenue ? Hazel et Gus, ces deux amoureux contre leur sort. Hazel et Gus, et mes rendez-vous sur la plage : « quel Salop celui-là !  – attends, tu vas voir après. . » (Je me tendais autant que si c’était ma propre histoire.) Hazel et Gus et mes brèves attentes au pied de la maison ou même au détour d’une rue. Hazel et Gus entre deux éclats de rires enfantins. Hazel et. . . Augustus... .