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Il y a des jours où je n'demande qu'à en rire!

9 Juillet 2015, 11:29am

Publié par Féli-icie

Il est encore de bonne heure quant je rentre d’une « ballade-chien » expresse. Encore quelques mètres et je m’apprête à traverser. Soudainement, perpendiculaire à moi, j’aperçois quelqu’un à travers son pare-brise de marque allemande, une « connaissance » qui durant quelques années, m’a aidé à sortir la tête de l’eau. Comme à chacune de nos « croisées »,   je me retrouve tétanisée sur mon fauteuil, l’expression corporelle à flux très tendue, je rougis – bienvenue dans facteur émotionnel/environnementale « pathologique » -, je décide alors de stopper ma trajectoire pour le laisser passer au plus vite. Évidement, c’est l’heure de pointe et les voitures ne font qu’affluer. Lui attend de pouvoir tourner et moi, de pouvoir avancer. Je me sens telle une petite fille, figée sur elle-même, faisant tout pour ne pas le regarder – quelques instants plus tard, j’en rigolerais toute seule. Tiens, il est dans un jour où il a décidé de me dire bonjour. En effet, la relation a elle-même pris des allures de tensions   – Pourquoi ? Je ne sais rien – peut-être trop « d’attentes » de mon côté, pas assez de « répondants » du sien, soit. J’ai décidé de tirer la croix une fois pour toutes. Une voiture me laisse passer – ici, ce n’est pas comme hier où une dame dans le sens opposé me dit : « allez-y, c’est vert ! Faites attention – merci mais j’n vous ai pas attendu pour savoir traverser ! », Peut-être aura-t-elle l’occasion d’apprendre la différence entre un chien guide d’aveugle et un chien d’assistance (handichien) ?- Vite vite, allez, allez !  Ca y est, j’ai « frôlé » sa Dacia !

Avec légèreté, je raconte l’anecdote à « bout en train » avant de reprendre tout mon entrain !  « Quelle honte quand même » – heureusement qu’il me connait bien, sinon mon attitude des plus incontrôlée pourrait porter à confusion. . .

Bout en train surnommé également « Fée multitâches », c’est une de mes auxiliaires de vie mais c’est surtout, celle qui m’est fidèle depuis le début de mon installation à domicile. Très vite, une relation s’est créée et stabilisée ; à la fois professionnelles et complices, nous savons où mettre les limites. Aussi consciencieuse que soigneuse et rapide, Bout en train » intègre totalement la notion d’autonomie - qui notamment, me fait vivre sur ma chaise ! (Cette « démarche » ainsi que le métier d’auxiliaire seront abordés de manière plus profonde bientôt).    .  Le travail de Fée effectué toujours à fond, correspond à la guise de mes habitudes. C’est important de sentir qu’il y a un noyau dur à chaque contexte dans lequel nous évoluons, à condition de ne pas délaisser les autres et de ne pas semer la comparaison. Car les autres avec qui la relation existe bell et bien, sont aussi méritantes, toutes différentes.    

Parfois, l’appel de la langue est plus fort que celui du travail, du moins de mon côté. Chaque matinée de la semaine nous lies mais nous avons toujours quelques chose à échanger et en même temps, sommes capable de rester silencieuses durant deux heures, cela ne nous dérange pas, nous nous connaissons très bien et la plupart   de nos bons jours s’adaptent à nos humeurs en « berne ». D’autres fois, nos mots prennent un peu trop d’aises, nos éclats de rire quotidien, légèrement trop de liberté. Alors, nous nous faisons comprendre qu’il faut recentrer les choses dans le juste cadre donné. Entre nous, le ton ne monte jamais ou extrêmement rarement. Pourtant, les côté agaçants de l’une et l’autre auraient un peu de matière à élever la voix mais Bout en train, reste Bout en train, une personne juste et discrète avec qui l’écoute et la parole s’équilibrent des deux cotés.

En ce lundi matin ensoleillé, c’est piscine ! Nous sommes déjà légèrement en retard mais je la fais passer par la case boite à lettres.  Un colis. « Un colis ? Tu peux l’ouvrir s’te plait ? Attends voir qu’est-ce que j’ai commandé ? J’perds la tête ou quoi ?» Ah la fameuse tablette gagnée pour un euros mensuel de journal « figaro »  . « Imagine si je ne peux pas l’utiliser (trop sensible), je l’aurais dans le baba... » - quelques jours plus tard en recevant mon premier numéro de lecture , je serais prise d'un fous-rires: celui-ci est sous forme de feuilles volantes (pages cornées voir déchirées: obligé! ), un vrai journal quoi;  la case "figaro Madame", c'était juste à côté!  

 Merde le bus ! Il nous est passé sous le nez !  Bon bah, celui-ci, on l’a bien dans le baba. Fée me propose d’essayer d’en choper un autre en haut de la rue ; trajet en fauteuil : deux minutes, trajet en fauteuil ET à pied : cinq bonnes minutes ! Pour finir, l’autobus aura seulement trois minutes d’écarts avec le « premier ». Pour finir, je rejoindrais la place Jean-Jaurès (place JJ) à roulettes et Bout en train sur un strapontin – Sait-on jamais s’il n’y a pas de plateforme (parce qu’à Tours, ce ne sont pas les lignes qui déterminent l’accessibilité mais bien les véhicules !), ou si elle ne marche pas ou encore, si le conducteur est prise d’une flemme sans précédent pour appuyer sur bouton descendre/monter ?

 Me voici arrivée à première destination. Fée m’attend-elle déjà à la prochaine station de bus/tram ou n’était-elle pas encore descendue ?  Tandis que j’effectue qu’un seul va-et-vient entre la place JJ et le haut du boulevard Béranger, un homme m’interpelle assez fièrement : « Vous savez où vous allez ? » - voyons voir, je sors de chez moi et je vais à la piscine. Mais peut-être suis-je à Marseille ici ?  Au même moment, Bout en train débarque à pas de course. Encore un peu loin l’une de l’autre, nous nous mettons à converser. Elle sourit à entendre la phrase qui vient de m’être naïvement lancée. Toutes deux réunies, nous nous mettons à rire de bon cœur – aujourd’hui, j’ai le rire facile, très facile. Entre deux éclat, je zigzague de légères courbes (encore heureux) ; et l’étranger me suit toujours d’une démarche interrogative – non, je ne suis pas droguée et oui, je suis bien en train de parler à quelqu’un. La sirène du phoque ne tarde pas à retentir de toute sa splendeur à la rencontre d’un papi : « Eh pas plus de 50km/h !  » Me dit-il d’un humour léger et authentique – je suis regardée de tous les côtés mais aujourd’hui, je m’en contre-fiche !

Nous pénétrons dans la cabine handi où récemment un « immense » plan de travail a été posé en guise de table langer et bouffe les trois quarts de la pièce – toutes les personnes assises s’allongent-elles pour se déshabiller/rhabiller ?-, quant Fée s’apprête à fermer la porte ; sous ses verres de James Bond, un Monsieur d’un certain âge et déjà en tenue de nageur semble vouloir rentrer. « Il y a quelqu’un !  C’est un vestiaire ! » Dit Bout en train. « Oui bah justement, je veux y aller ! » Quelques instants plus tard, il saisira que c’est bien une cabine et qu’il y a bien une présence. L’ouverture donnant des accès au pédiluve se trouve juste à côté. Notre « 007 » était-il aveugle, demi-sourd, pervers ou simplement assez vieux pour que ses neurones s’interconnectent ultra rapidement ?

Je fais le transfert de mon fauteuil électrique au seul siège aquatique de l’établissement permettant de me rendre au bord des bassins – surtout évité de venir en troupeau de roulettes car embouteillage obligé. Ce qui au fond, m’arrange bien (simplement pour la caricature). « Tiens un handicapé là. Un autre ici. On les a retrouvé Madame ! – Euh non désolée, je ne fais pas partie du groupe. . . » 

Fée me dépose sur les marches et part mettre le fameux siège dans un coin - histoire de ne pas gêner le passage… Aussi délicatement que possible – pour ne pas attirer les regards inquiets -, je descends sur les fesses avant de m’abandonner à un de mes rituels favoris : la tête sous l’eau ! Une MNS (Maitre Nageur Secouriste) accoure, lâche précipitamment ses claquettes et saute dans la piscine pour m’agripper le bras : Alerte à Malibu !  Je m’énerve légèrement avant de m’exploser de rire !  Là je bois vraiment la tasse ! Bout en train crie tout à fait gentiment : « Ne vous inquiétez pas, c’est normal – oui mais elle était en train de se noyer... – Non, elle est impressionnante mais sure d’elle ! – Ah bon ?  D’accord ! » Avec des mouvements plus grands et plus légers, je suis telle une pieuvre qui s’équilibre avec le poids de l’eau. Deux longueurs sur dix où je serais suivie de près par le poste de   secours.

Sur le chemin du retour, nous prenons un bus mentionné « Accessible » dont la plateforme fonctionne parfaitement bien et avec un chauffeur conciliant. Seul bémol,  le trottoir sur lequel la rampe se pose est beaucoup trop bas,  ce qui rend l’accès au véhicule complément raide donc impossible pour mon fauteuil de 170kg (à vide) de monter  - le comble du comble !  Pas de panique, il fait beau, les oiseaux chantent ; trois gaillards maigrement musclés se lèvent aussitôt de leur siège pour venir s’emparer du mien – Allez-y les gars,   c’est lundi et le lundi c’est comme le vendredi, tout est... . PERMIS ! - : à la une, à la deux, à la. . . Je leur souhaite un bon massage du dos. Le conducteur qui ne s’est pas levé d’un poil, trouve la situation lamentable – pour une fois. Immédiatement, il appelle son bureau pour l’avertir de celle-ci – malheureusement, je doute que le problème soulevé fasse aussi vite le tour du service « Voirie » mais l’espoir fait vivre... . J’apprécie cependant son geste : « action »/réaction.

Sur le pouce, je déjeune dans une sandwicherie. Comme à mon habitude, j’invite Fée à prendre quelque chose. Comme à son habitude, elle ne veut rien. Pour moi, ça sera un sandwich suédois saumon fumé/Concombres A LA crème (délicieux) et fromage blanc au coulis de passion – visiblement la plupart des gens optent pour celui-ci ! Ah oui et un finley A LA paille (indispensable). Dès la première bouchée, je me rabats sur des couvert EN plastique – la brasserie c’est à côté !  . D’ailleurs une fois, j’ai eu le droit à un carambar avec mon café. Ici,   la personne avec laquelle j’étais et qui m’avait chaleureusement invité, me dit : « bon, je suppose que je ne te le donne pas ! » (Sous-entendu : « c’est pour les enfants ! » ou bien « à la vue de ton articulation désarticulée... » ? Heureusement, j’ai su lui donner en partie ou totalement – qui sait ? - raison : « je mange sain ! » A la grande cuillère et toujours EN plastique, Bout en train me donne le dessert, et là je ne peux m’empêcher de lui lâcher   : « Et voilà : L’enfant !  – C’est pour être sûr que Bébé n’ai pas trop mal à ses petites dents... . » - cette vision du repas donné « en public » qui peut rebuter certains dont moi-même, venait d’être abordée quelques jours plus tôt.  Une belle matinée rendue légère. .

J’ai le coup de barre d’après le dèj – mortel ! Cependant, impossible de me reposer, je repense à toutes ces anecdotes qui m’envoient dans de brefs mais intenses fous-rires. A cette dernière croisée d’une « maîtresse-chien » connue qui ce jour en me voyant, ne jouait pas à pierre-ciseaux-feuille mais à cheveux-ciseaux-pouce en l’air – eh oui, j’ai coupé mes tiffes. . . Mais ça date. Cette dame fait partie de ceux qui pensent que je comprendrais beaucoup plus l’expression d’un « mime » que celle des mots, voire des mots synthétiquement parlants : « cheveux, coupés, wahoo, belle... »

Avant de me mettre au travail, je consulte mes mails de la matinée. Une agente immobilière avec qui j’ai déjà effectué une visite et donc qui connaît ma situation, me propose d’aller voir un petit rez-de-jardin. Super ! Enfin d’après-midi, j’irais repérer le lieu. Verdict : impossible d’accéder à l’immeuble ! Il est bordé d’un trottoir aussi large qu’un ticket de métro, aussi haut qu’une marche « d’escalier » et où toutes les voitures s’y garent – heureusement : j’habite tout près... . Promptement, je fais part de ces difficultés à mon interlocutrice en lui disant que c’est gentil d’avoir pensé à moi mais qu’il vaut mieux abandonner cette affaire ; à moins qu’il y ait une autre entrée. Celle-ci me répond : « Je ne sais s’il y a une autre entrée, mais nous devrions quand même aller visiter l’appartement. Qu’en pensez-vous ?. . .

 

Humour vs auto-humour... . Indulgence Vs auto-indulgence

                                                                                                 

 

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7 Juillet 2015, 19:49pm

Publié par Féli-icie

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La fin, j'aime trop!

4 Juillet 2015, 17:56pm

Publié par Féli-icie

Style, la fille qui cours hyper vitee sur place, un peu comme dans Fame (série) ^^!

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A Chacun son mode de rafraîchissement.. .

4 Juillet 2015, 17:31pm

Publié par Féli-icie

A Chacun son mode de rafraîchissement.. .

Tandis que nous venons de passer la journée  cloitrés dans l’appartement avec volets fermés et eau à volonté, je suis bien obligée de sortir Babou  pour répondre à ses besoins naturels de l’après-midi. Ma carpette a chaud, très chaud et refuse de boire.

Lui essoufflé et moi, luttant contre les mouvements involontaires qui ici, s’amplifient ou perdent totalement de leur effervescence, à mesure que les températures s’élèvent.  Nous croisons une voisine d’immeuble  dans le square d'à côté ! , Simple et aimable, j’apprécie échanger quelques paroles lorsque son chemin emprunte le retour et que le mien dessine seulement l’aller. Aussi poliment soit-il, elle me lance : « Il a chaud le pauvre pépère avec sa grosse touffe de poil. Il n’y a pas quelqu’un qui s’occupe de lui ou de vous pouvant lui faire prendre une douche ? Ou allez aux bords de Loire le baigner . . . » (À un kilomètres ?  Pour croiser des gens me considérant comme irresponsable ?)

 Cela peut paraître anodin mais mon ouïe semble mal se familiariser avec le terme « s’occuper de vous.. .  »  Je suis aidée, accompagnée, c’est différent. Ensuite, je ne claque pas des doigts et hop, par magie, une « assistante » - « assistant/assisté », mots qui m’irisent également le poil ! - débarque et répond à tous mes besoins possibles et inimaginables – l’aide apportée est définie dans le temps et dans les actes bien précis à accomplir. 

Sous cette pluie de conseils, relativement modérée, je décide de glisser dans l’oreille de cette voisine, un message. Synthétiquement, personnes handicapées = à part entière = capable d’être autonome = apte à gérer sa vie – Houlà, on va peut-être s’arrêter ici pour aujourd’hui.  «C’est vrai que les gens jugent savoir, hein ?  En tout cas, vous êtes toujours coquette et souriante. . . » Me dit-elle. "Merci, ça fait plaisir ;  c’est important d’être présentable lorsque la différence est omniprésente dans le regard d’autrui – et puis oui, j’aime simplement m’habiller. . ."

Deux jours plus tard, une illumination me viendra;  pour rafraîchir Babou autant que possible, sans que ca soit trop compliqué, lui mettre une serviette humide sur le dos et la faire mouiller à chacun de mes passages d’auxiliaire de vie. Le « bonheur », il se remettra à boire normalement et demeurera nettement moins essoufflé.  

Revenant de notre ballade « expresse », je vois un locataire arroser tous les parterres de fleurs de ma résidence – j’aime cette mise en action collective du « respectons la planète... » -, et je ne manque pas de lui lancer « Ah ça, c’est cool ! »,  il me répond : « hey,  merci. . . »

Aller, ce soir, je prends le risque ! J’ai trop chaud et j’ai envie de savoir si c’est possible. J’abandonne ma méthode de la tête et des pieds coulés sous le robinet et je demande à mon intervenante de dix ans ma cadette – avec qui certains jours ont étés tumultueux - de m’aider à prendre une douche ultra rapide et glacée.  Moment délicat où en si peu de temps, je  vais devoir faire preuve d’indulgence en laissant mes exigences de côté et en remettant ma confiance à quelqu’un de si jeune – pourtant, j’ai l’habitude . J’appréhende. Dîner avalé en vingt minutes – ce qui ne change pas des déjeuners. Hopopop... . Après quelques tensions involontaires, l’eau coule à flot. Merci, merci ! Finalement, les délais si restreints ont l’air de bien m’aller – il faut dire que la relation était déjà suffisamment installée. . .  Nous sommes toutes deux reconnaissantes l’une envers l’autre. 

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